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Alors qu'en Allemagne l'Eglise catholique a ses fournisseurs attitrés, en Suisse les pratiques varient d'une paroisse à l'autre.
Depuis que Jésus l'a lui même comparé à son sang lors de son dernier repas avec ses disciples, le vin servi lors de la Sainte Cène (Eucharistie chez les catholiques) tient une place importante chez les chrétiens. Sa nature ou son origine ne sont pas indifférentes. C'est ainsi qu'en Allemagne, des vignerons attitrés fournissent l'Eglise catholique. Par contre en Suisse, chaque paroisse choisit son vin en fonction des traditions et des commodités.
«La pratique est de prendre une production locale. Historiquement, dans le canton de Vaud, on choisissait du blanc, car les vignerons en produisaient davantage», explique le conseiller synodal de l'Eglise évangélique réformée du canton de Vaud (EERV), Jean-Michel Sordet. Cette tradition se perpétue dans la paroisse de Lonay: «Je commande du chasselas au vigneron du village et la commune paie la facture», explique la conseillère paroissiale, Marie-Noëlle Genton Bonzon.
Si les paroissiens de Lonay communient avec un cru local, ceux de la Cathédrale de Lausanne ont droit à du rouge de Rolle. «Le vin de la ville de Lausanne se vend très bien et comme tous les frais du culte sont pris en charge par la commune, cela lui coûte moins cher de l'acheter ailleurs plutôt que de donner sa propre production», explique le pasteur Virgile Rochat qui travaille à la paroisse de Chailly-La Cathédrale.
«Théologiquement, la couleur n'a pas d'importance», précise Jean-Michel Sordet. Toutefois, dans le canton de Vaud, le blanc est davantage utilisé. «C'est pour des raisons pratiques, afin qu'il n'y ait pas de tâches sur la nappe de l'autel, mais le rouge serait plus représentatif du sang du Christ», précise l'abbé François Dupraz de la basilique Notre-Dame du Valentin, à Lausanne, qui fait venir du Lacryma Christi du nord de l'Italie. «Une fois ouvert, il se conserve longtemps, car il est plus sucré».
Dans l'Eglise catholique, historiquement seuls les prêtres prenaient le calice. L'assemblée communiait uniquement avec des hosties. Cette tradition a évolué et dépend désormais de chaque paroisse. «Comme il y a beaucoup de monde, le dimanche à la basilique, seuls les prêtres et les co-célébrants communient avec du vin, mais si nous sommes peu nombreux, nous partageons avec l'assemblée».
Du côté des protestants, toute l'assemblée partage systématiquement la coupe. «Nous en utilisons une ou deux, en fonction du nombre de personnes présentes», précise Marie-Noëlle Genton Bonzon. Il arrive aussi, dans des situations exceptionnelles, que les fidèles communient avec des gobelets individuels. «Il y a quelques années, à cause de l'épidémie de grippe H1N1, le Conseil synodal de l'EERV a demandé à toutes les paroisses d'utiliser des petits gobelets en plastiques.
Chez les catholiques, c'est seulement après Vatican II que le pape a autorisé l'assemblée à partager le calice avec les prêtres. «Mais cette pratique n'est pas très courante. Elle s'est développée, il y a une quinzaine d'années, sous l'influence du mouvement œcuménique, mais tend actuellement à disparaître», précise le prêtre Etienne Perrot de la Communauté des jésuites de Carouge (GE).
Lors de l'Eucharistie, il y a transsubstantiation, c'est-à-dire que le vin «devient» le sang du Christ – ce qui n'est pas le cas chez les protestants qui le considèrent comme un symbole –. Ainsi, le liquide consacré pendant la messe requiert du respect. S'il en reste à l'issue de la cérémonie, il doit être consommé. «Malheureusement, cette pratique a engendré l'alcoolisme de certains prêtres et ce n'est qu'à la fin du XXe siècle que le Vatican a autorisé l'utilisation du jus de raisins», explique Virgile Rochat.
«Dans l'église protestante, l'utilisation de boissons sans alcool, pendant de la Cène, s'est développée au début du XXe siècle avec les grandes vagues d'abstinence pour lutter contre l'alcoolisme», explique Bernard Reymond, professeur honoraire en théologie pratique à l'Université de Lausanne.
En raison de l'importance de ce rite et de la diffusion du christianisme dans le monde, «de la vigne a été plantée dans des endroits peu propices à sa culture, comme en Ecosse, par exemple», ajoute Etienne Perrot. C'est que les besoins en vin sont significatifs. Selon Virgile Rochat, il faut compter un litre pour cent personnes. «Deux désirées (bouteille de 50 cl, ndlr) sont ouvertes chaque dimanche pour la Cène à la Cathédrale, même s'il y a moins de cent personnes». Une coutume suisse alémanique, qui tend à disparaître, consistait à boire trois gorgées, une pour le Père, une pour le Fils et une dernière pour le Saint-Esprit. «Dans ce cas-là, on parle de trois litres au cent», plaisante le pasteur.
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