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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
Un parcours du combattant, quelques (bonnes) surprises, et une sacrée remise à niveau. Voilà le souvenir en trois temps que nous laissera cette dégustation des 10 cuvées les plus consommées en France, qui devrait être rendue obligatoire. Voici pourquoi.
«Nous sommes navrés, mais nous sommes dans l’impossibilité de vous divulguer ces informations». Telle fut la réponse de l’IRI, organisme chargé d’établir chaque année la liste des marques de vins les plus largement consommées dans les rayons des supermarchés. En dépit de la relative stabilité observée au cours de la dernière décennie, il eut été risqué de se baser sur 2018, date du dernier classement publié en ligne : crise sanitaire, inflation, évolution des stratégies commerciales… En l’espace de cinq ans, nous avons changé d’époque.
Il aura donc fallu ruser, déployer des trésors d’inventivité pour obtenir enfin les chiffres à date, moyennant une anonymisation des sources. Verdict : en 2023, Mouton-Cadet conserve son leadership, Roche-Mazet se hisse à la deuxième place, et Vieux-Papes coiffe Listel au poteau pour avoir eu l’outrecuidance de se positionner sur un segment plus haut de gamme, du moins en matière de prix. Parmi les plus belles envolées, Bernard Magrez, qui fait une entrée remarquée dans le top 10 (+ 12,3%), et E.Guigal, qui passe de la 8ème à la 7ème place, avec une augmentation de 8,5%. Mais au-delà de la froideur des chiffres, dont la simple mention se révèle plus rasoir qu’un bonnet de nuit, que révèle ce classement des goûts de la population française en matière de boisson ? Nous nous sommes docilement prêtés au noble exercice de la dégustation, et le résultat fut bien plus probant qu’escompté. Certes, aucune de ces références n’est manifestement à se rouler par terre. Mais à l’aveugle, certains n’auraient pas à rougir de la comparaison avec des crus bien plus chèrement tarifés. Une vraie leçon d’anti-snobisme, qui devrait être prescrite à tout dégustateur afin de remettre les compteurs à niveau.
» À LIRE AUSSI :Selon les experts, quels sont les 15 vins d’exception à avoir goûté une fois dans sa vie ?
1. Barons Philippe de Rothschild – Mouton Cadet 2021
Bordeaux
Prix : 10,95 €
Un grand classique des amateurs de bordeaux, moins connu des membres de la génération Z. Le mouton noir des vins rouges propose un assemblage traditionnel de Merlot, cabernet franc et cabernet sauvignon, un triumvirat implacable arborant une robe d’un carmin de cantatrice, des arômes puissants de cerise noire et de chêne, des tanins marqués en bouche qui laissent entrevoir des notes plus terrestres de baies noires, dopées d’un bon tour de poivre.
2. Roche-Mazet Cabernet-Sauvignon
Languedoc-Roussillon
Prix : 2,63 €
Pour certains, une réminiscence en clair-obscur de soirées adolescentes s’échouant sur des virées de secours à la supérette, de réveils aux commissures violettes assombris de regrets, et pour d’autres, une valeur encore sûre des longs dimanches en famille. En toute subjectivité, une rusticité notoire, des arômes carnassiers, une bouche rude, très légèrement fruitée, pour un ensemble qui mériterait sans doute un passage en carafe.
3. Vieux-Papes
Vin de la Communauté européenne
Prix : 2,59 €
Une étiquette qui rassure ou inquiète selon les profils, mais qui reste contre vents et marées l’une des références les plus faciles à dénicher. Un vin de table somme toute raisonnablement alcoolisé (12% vol.), une robe rubis, des arômes de civet de biche, qui laissent ensuite entrer des accents plus fruités, en bouche une acidité mordante, des notes de cassis, et des tannins somme toute correctement roulés.
4. Listel – Grain de Gris
Languedoc-Roussillon
Prix : 3,79 €
Il faut attendre la quatrième place de ce classement pour voir enfin surgir un rosé. À vue de nez, la bouche sera au diapason de la robe : sans surprise. Un saumon pâle, des arômes de pêche melba et de sucre glace, en bouche des notes de déjà-bu, de fraises et de bonbon anglais. En somme, un artifice sans feu, qui fait toutefois son office, puisqu’il séduit encore copieusement les estivants en goguette, malgré une légère hausse des prix qui lui aura coûté en 2023 sa présence dans le top 3.
5. M. Chapoutier – Côtes-du-Rhône 2022
Vallée du Rhône
Prix : 6,95 €
Plus belle entrée dans le top 5, la cuvée d’entrée de gamme du géant rhodanien Chapoutier, dont les cuvées de prestige affolent quant à elle le marché des enchères… Ici, un assemblage classique de grenache et de mourvèdre titrant à 14,5 %, où l’on ne retrouve certes pas le grain des références plus nobles ayant quelques millésimes de plus au compteur, mais sans doute l’une des meilleures surprises de ce classement : d’opulents arômes de mûre et d’écorce, une bouche flatteuse mais convaincante, des tannins souples en dépit de leur jeunesse… Une valeur sûre.
6. Cellier des Dauphins – Côtes-du-Rhône Village 2022
Vallée du Rhône
Prix : 3,65 €
Si le nom de la marque évoque le quatrième animal préféré des Français – qui n’est en réalité qu’un hommage au Dauphiné, sa région d’origine –, le Cellier des Dauphins conserve sa sixième place au classement, avec une hausse néanmoins timide de 0,8 %. Ici, un rouge correspondant à l’image que l’on se fait du vin de table : gentiment rustique, solidement boisé, du genre à vous mettre un petit coup amical derrière la nuque.
7. E. Guigal – Côtes-du-Rhône 2020
Vallée du Rhône
Prix : 9,50 €
Avec une hausse de 8,5 % et une place supplémentaire arrachée sur ce classement, Guigal s’impose en 2023 comme l’une des marques de vin favorites des buveurs hexagonaux, venant renforcer encore davantage la présence du Rhône dans le top 10. À l’instar de celui de Chapoutier, ce côtes-du-Rhône mérite également une mention satisfaisant. Costaud, mais équilibré, imposant, mais non dénué d’une certaine élégance… Une cuvée dont la note peut atteindre jusqu’à 90/100, à en croire quelques éminents critiques officiant de l’autre côté de l’Atlantique.
8. Baron de Lestac – Bordeaux 2020
Bordeaux
Prix : 4,70 €
Une dégringolade timide de 0,2 %, mais la sortie du top 5 et trois places en moins pour Baron de Lestac, un rouge qui reste néanmoins le second vin de Bordeaux le plus consommé des supermarchés. Au nez comme en bouche, sous une robe noire couleur suie, une bonne volée de vanille, qui témoigne de la vigueur du fût de chêne américain qui l’a élevé, et des tannins grondants qui séduiront les amateurs du genre.
9. JP Chenet – Pays d’Oc Cabernet Syrah 2022
Languedoc-Roussillon
Prix : 9 €
Produit par les Grands Chais de France depuis le mitan des années 1980 – et reconnaissable entre tous à son étonnant goulot penché –, JP Chenet grappille une place du top 10, avec une hausse honorable de 4,8 %. À ce stade d’une dégustation placée sous le signe du bois, l’élevage en inox apparaît presque ici comme une bénédiction, bien que la pause fraîcheur soit d’assez courte durée. Au nez, la réglisse l’emporte sur le fruit noir, tandis que la bouche s’adresse au palais sur un ton plutôt sec. Davantage de rondeur aurait été bienvenue.
10. Bernard Magrez – Les Pierres Fendues 2021
Languedoc-Roussillon
Prix : 6,89 €
En 2023, une entrée des plus fracassantes pour Bernard Magrez, qui intègre le top 10 avec une remontée de trois places et une hausse de 12,4 %. Si nous n’avons pas réussi à obtenir avec précision la cuvée responsable d’une telle envolée, nous avons jeté notre dévolu sur Les Pierres Fendues, une entrée de gamme produite en IGP Pays d’Oc, assemblage de merlot et de syrah tout à fait honorable, étonnamment gouleyant et léger eut égard à son pedigree…
Méthodologie : les chiffres mentionnés dans cet article sont basés sur une étude réalisée par WI, cabinet de consultants spécialisé en sondages et analyse du marché de la consommation de vin basé à Londres. Pour chacune des marques citées, le choix de la cuvée résulte d’une enquête réalisée auprès de plusieurs enseignes de super et hypermarchés implantées à Paris et en région.
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Bobby52
le
Et dire que les wagons restaurants des années 70 proposaient du Pontet-Canet en demi pour un prix raisonnable. Quelle déchéance pour un pays viticole
mastrou
le
Les vins “les plus bus” visiblement ne sont pas synonymes de bons vins !
Au contraire…
Le prix ne fait pas la qualité mais il aide bien quand même…
Après chacun ses goûts…et c’est bien le problème des testeurs influencés par leurs propres goûts…
Papougnet
le
De la bibine, que de la bibine, rien que de la bibine.
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