omain Villard, le directeur général de la coop Univitis (135 coopérateurs, 1600 hectares), n’est pas mécontent : « Nous avons lancé la production de la "Cuvée 1944" fin janvier. 12 000 bouteilles ont été commercialisés en deux mois sur une trentaine de magasins, des grandes surfaces des enseignes Leclerc, Intermarché et Auchan, dans la région Nord. C’est plutôt satisfaisant. Nous ne sommes qu’au début de l’histoire ».
Tout commence avec le partenariat entre Romain Villard, un ancien des forces spéciales, et l’association Bleuet de France, qui apporte son aide aux victimes d’attentats, aux blessés de guerre et pupilles de la nation. De cette rencontre vient l’idée de créer une cuvée à l’occasion du 80ème anniversaire du débarquement en Normandie. Un accord est passé : sur chaque bouteille vendue, 50 centimes seront reversés à l’association, qui se fera l’écho de ce partenariat. La "Cuvée 1944" est produite en rouge (100 % malbec) et en rosé (60 % merlot et 40 % cabernet franc), en vin de France. 10 000 cols dans chaque couleur. Des cartons PLV de 150 bouteilles chacune, ont été créés pour la grande distribution. Sur le fronton de la box, il est rappelé que 50 centimes seront reversés à l’asso des Bleuets de France.
Scapnor, la centrale d’achat de l’enseigne Leclerc dans le Nord vient de passer commande de 1 000 bouteilles de cette cuvée. Un test qui pourrait aller plus loin. Par contre, la coopérative se heurte aux portes fermées des cavistes : « nous avons des difficultés avec les cavistes qui ne s’intéressent pas à cette cuvée du fait de sa présence en grande distribution » confie-t-il. A l’export, en Belgique et en Hollande, la cave est en attente de commandes. Outre la grande distribution, Romain Villard vise une autre cible : celle des armées en étant référencé dans leur catalogue. Une autre bataille.
En attendant, il multiplie les opportunités. Le 24 avril dernier, il rencontrait Patricia Miralles, secrétaire d’Etat aux anciens combattants. L’occasion de discuter des défis de la filière viticole et de lui présenter la cuvée 1944, qu’il considère comme « un hommage poignant à nos héros ».
Univitis joue aussi sur d’autres tableaux : une nouvelle marque en Bergerac en blanc, rosé et rouge, va sortir cet été pour être fin prête pour figurer dans les catalogues des enseignes de grande distribution à la rentrée. Des vins qui seront proposés aux consommateurs à moins de 5 euros. Le chiffre d’une production de 100 000 cols est avancé. « Nous préférons faire moins de marge et écouler nos volumes »souligne-t-il. Pour l’heure, le nom de la marque n’a pas été arrêté. En interne, les salariés sont appelés à donner leur avis.
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