éuni ce 11 septembre, le comité national des appellations d’origine viticoles a validé trois modifications du cahier des charges de l’appellation Champagne* : l’intégration du cépage chardonnay rose (une mutation du chardonnay blanc), l’interdiction d’utilisation d’herbicides de prélevée dans l’interrang (« la largeur maximale de la bande pouvant être désherbée chimiquement est au maximum de 40 centimètres de part et d’autre du rang de vigne ») et l’obligation d’une coiffe dans le packaging (« le bouchon des bouteilles est maintenu par une attache, couvert, le cas échéant, d’une plaquette et revêtu d’une feuille recouvrant la totalité du bouchon et, en tout ou en partie, le col de la bouteille »).
Cette mention tient plutôt de la réintégration, avec la reprise de l’article 57 du règlement européen délégué 2019/33 que Bruxelles a abrogé par surprise l’été 2023, ouvrant la possibilité de se passer de coiffes pour les bouteilles de Champagne. Ce qui a mobilisé l’interprofession champenoise, souhaitant maintenir un élément de packaging identitaire pour le positionnement marketing de l’appellation, et alimenté une fronde de vignerons, désirant avoir la possibilité de se libérer de ce suremballage coûteux écologiquement. Avec cette intégration dans le cahier des charges, « l’objectif est d’obliger à avoir une coiffe, pour ne pas avoir de choses qui ne correspondent pas aux codes du Champagne » indique Maxime Toubart, le président du Syndicat Général des Vignerons de Champagne (SGV), qui cite des études pour affirmer que « la coiffe est un marqueur de l’appellation champagne. Il serait dangereux de risquer de le changer. »


Pointant que pour les vignerons souhaitant adopter une démarche plus environnementale que l’aluminium il existe une coiffe en papier, le représentant champenois explique que cette obligation permet de cranter l’emballage des champagnes pour éviter de laisser la porte ouverte à toutes les expérimentations potentiellement dommageables. « On préfère arrêter et se mettre autour de la table pour voir et discuter »ajoute Maxime Toubart, ne gravant pas dans le marbre l’obligation de coiffe : « le but n’est pas de fermer la porte à tout, mais de trouver un compromis entre marketing, communication, environnement… Peut-être que dans quelques années la perception des marchés aura évolué. Rien n’est immuable. » Surtout avec des opérateurs tenant à la liberté de ne pas coiffer leurs bouteilles : « il y a 20 000 vignerons en Champagne, il est normal que l’on ne soit pas d’accord sur tout »conclut Maxime Toubart.
Une procédure nationale d’opposition va être ouverte pour cette évolution du cahier des charges par l’Institut National de l’Origine et de la Qualité (INAO). « La seule chose que je constate, c’est que l’Organisme de Défense et de Gestion (ODG) est demandeur pour conserver les traditions et l’image, que l’interprofession est en phase pour ne pas prendre la possibilité permise par réglementation communautaire »note Christian Paly, président du comité national des appellations d’origine viticoles
* : Ainsi que les appellations Coteaux Champenois et Rosé des Riceys.
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