’est un plaidoyer en faveur de l’intelligence artificielle (IA) que Valentin Brel a livré lors du congrès des Vignerons coopérateurs le 27 juin sur l’île des Embiez dans le Var. « Ce sont des outils très puissants,a souligné ce consultant enseignant à Sciences Po Paris, qui est déjà intervenu dans une vingtaine de coopératives pour leur expliquer comment les utiliser. Pour qui sait s’en servir, il y a de quoi gagner 40 % de qualité au travail. »
Son exposé a surtout porté sur ChatGPT. Pour commencer, il a fourni un exemple de travail demandé à cette application qu’il qualifie « d’assistant rédactionnel ». Il lui a donné la fiche produit d’un rosé et lui a demandé d’imaginer des accords mets et vins à partir de là. Parmi ses propositions, ChatGPT a suggéré de l’associer à « des noix de Saint-Jacques aux agrumes » en expliquant que « leur vivacité soulignerait celle du vin ». Le tout rédigé de manière claire et convaincante. Libre à chacun ensuite de se servir d’un tel résultat comme base de travail ou de le diffuser en l’état.
Valentin Brel a même profité du congrès pour faire pratiquer les participants. Le 27 au matin, des groupes de travail ont planché sur différents thèmes d’actualité, dont un sur les difficultés économiques. Ce groupe a enregistré ses discussions sur Fireflies AI, une application qui transforme les conversations en fichier texte. Puis, il a demandé à ChatGPT d’en faire un résumé d’une dizaine de minutes que Stéphane Héraud, président des Vignerons de Tutiac en Gironde, a lu l’après-midi en séance plénière en le commentant.
Là encore, un texte cohérent et limpide. À un moment de sa lecture, Stéphane Héraud a souligné que ChatGPT s’est « planté »au sujet des prêts garantis d’État – il faut dire que le sujet est ardu ! Ensuite, il a relevé que l’application est allée jusqu’à rapporter qu’un Alsacien était intervenu pour dire qu’« il ne fallait pas oublier les autres régions comme l’Alsace où les difficultés apparaissent aussi ».
L’application a conclu par ces mots : « Votre engagement et votre coopération sont essentiels pour qu’on puisse naviguer sereinement dans cette crise et s’en sortir plus fort. » « Moi, je ne l’aurais pas dit comme ça », a plaisanté Stéphane Héraud, amusant la salle.
« En quelques secondes, ChatGPT a synthétisé 1h30 d’échanges, a souligné Valentin Brel. Il peut vous faire gagner énormément de temps pour produire des écrits livrables. » Pour cet expert, les services marketing, vente, qualité, ressources humaines et juridique des entreprises doivent s’emparer de cet outil.
Autre illustration de la puissance de cet outil : « Une coopérative devait répondre au questionnaire d’un acheteur sur sa politique RSE. On a dit à ChatGPT : voici notre politique RSE, un document de 20 pages que la coop avait déjà rédigé. Peux-tu me remplir ce questionnaire en anglais ? Après cela, il a suffi d’une à deux heures pour corriger le questionnaire. »
Puis Valentin Brel a insisté sur les limites de ChatGPT. « Ce n’est pas un moteur de recherche, ce n’est pas Google. Ne lui demandez pas quelque chose que vous ne pouvez pas vérifier. C’est un assistant de rédaction » à qui il ne faut surtout pas demander de travailler sur des données confidentielles au risque de les retrouver sur Internet. Une mésaventure qui est arrivée à Samsung.
Reste à tirer le meilleur parti de cette application. Pour cela, il faut lui expliquer le contexte dans lequel on se trouve, lui fournir de la matière, lui définir un format de restitution (longueur et style du compte rendu), des étapes de travail et lui donner des exemples.
Fait de chair et de sang et ayant uniquement griffonné des notes sur un carnet durant ce congrès, l’auteur de ces lignes espère l’avoir restitué aussi fidèlement qu’aurait pu le faire ChatGPT.
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