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Bières, vins, cidres, pétillants et même spiritueux. La version sans alcool de ces boissons cartonne chez les plus jeunes. Le Dry January, le mois de janvier sans alcool, est l’occasion pour plusieurs établissements lotois de proposer une gamme élargie de boissons alternatives.
À Souillac, c’est une première pour le Comptoir des Vignes. À l’occasion du « Dry January », le mois de janvier sans alcool, l’établissement propose une offre de boissons non alcoolisées. « C’est une tendance de fond » reconnaît la responsable, Gaëlle Parade. « Pour s’amuser, il n’y a pas forcément besoin d’alcool. » Si la vendeuse reconnaît que la demande est encore marginale dans ce secteur du Lot, elle observe que le phénomène prend de l’ampleur. « Les gens sont curieux et nous posent des questions. À l’époque où mon père travaillait, les gens prenaient du vin le midi pour accompagner leur repas. Aujourd’hui, les habitudes changent. C’est bien que tout le monde puisse avoir une alternative. Pendant une soirée, j’ai goûté un mocktail préparé avec du gin non alcoolisé et j’ai trouvé cela excellent ».
À Cahors, il est même possible de savourer un mocktail pour se faire une idée. À la fois bar et cave, V and B mise sur le phénomène du Dry January. Plus de 80 références de boissons sans alcool sont mises en avant. « Chaque année, cela marche de plus en plus » constate Charly, 21 ans, vendeur dans l’établissement cadurcien. « Quand je suis arrivé dans l’entreprise, il n’y avait que trois références de bières : une blonde, une fruitée et une blanche. Aujourd’hui, la gamme s’est élargie. Nous avons plus de bières, mais aussi du vin rouge, blanc ou rosé, des pétillants ou du cidre ».

Côté bar, il a fallu s’adapter. « Nous avons une proportion assez importante de clients qui suivent le Dry January à Cahors » explique Alexandre Coupez, gérant de V and B qui observe aussi une modification des habitudes. « Après les fêtes, beaucoup de gens font une pause et sortent moins. C’est pour répondre à cette problématique que nous avons lancé cette offre au bar. Notre barman a travaillé sur des recettes de mocktails à partir de gin avec des assemblages aromatiques au safran ou au thym produits à Cajarc. C’est surprenant et très bon. Pour fonctionner, le sans alcool doit être sympa. »

Plus de 40 % des 26-35 ans consomment ces boissons alternatives. Cette évolution s’explique par des motivations liées à la santé, mais pas seulement. « Les jeunes boivent moins d’alcool à cause des contrôles routiers, par peur de voir leur permis de conduire retiré » observe Charly, précisant que les bières figurent en tête des ventes des boissons sans alcool. « Je conseille les pétillants et le cidre qui sont bluffants. Nous avons du blanc en canette qui se rapproche bien de la version alcoolisée. Pour le vin rouge, c’est plus compliqué. Cela ressemble davantage à un jus de raisin ». Dans le Lot, les Vignerons Vigouroux ont conçu Rewine, une cuvée sans alcool obtenue avec une technique permettant de conserver les arômes du Malbec même après désalcoolisation. Cette cuvée est destinée au marché américain, où la demande de boissons sans alcool explose.
Que valent les boissons sans alcool ? Nous avons demandé à David Blanco, ancien chef du restaurant Côté Sud à Cahors, de tester. Voici son verdict, nuancé.

Le cidre : « C’est une belle réussite ». Sans alcool, ce cidre conçu par le château Sassy en Normandie tient-il ses promesses ? « Cela sent le cidre à l’aveugle et la couleur est belle. » David Blanc, est conquis. « C’est pas mal du tout avec de belles qualités. C’est pétillant, on ressent bien la pomme. »
La bière : « C’est un bon produit ». Brassée à Montpellier, la Bière Goxoa est désignée « meilleure pale sans alcool » au monde. « C’est joli. Il y a une belle mousse qui tient bien » précise David Blanco. « Elle est pas mal houblonnée, avec de jolis arômes. C’est fruité, on a un goût légèrement sucré. »
Le vin blanc : « Cela ne le fait pas ». Conçu par un domaine pionnier de la viticulture biologique dans l’Aude, que vaut ce sauvignon blanc désalcoolisé effervescent. « Il y a l’odeur du cépage mais il y a aussi une odeur particulière » détaille David Blanco. « Il y a un goût de fumier persistant assez repoussant. Il faudrait peut-être le carafer. Aéré, le rendu est déjà plus acceptable. Mais cela ne le fait pas. »
Le rouge : « cela ne correspond pas aux caractéristiques du vin ». Moderato est un assemblage typique de la région de Bordeaux à base de merlot, cabernet et sauvignon. Conçu par des vignerons du Sud-Ouest, il affiche zéro degré d’alcool. « Au nez, c’est mieux que le blanc avec des arômes de vin mais aussi de levure », détaille David Blanc. « Au niveau visuel, c’est joli. Mais au niveau goût, c’est le goût de la levure qui ressort. » Pas convaincu par cette version, David Blanc, s’interroge sur l’intérêt du produit. « Je ne comprends pas, il y a des goûts inhabituels. On est loin du compte. Il faut mieux boire modérément un bon vin ou un jus de fruits », conclut celui qui soutien depuis des années les vignerons lotois et défend la qualité du malbec local.
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