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Dernièrement, trois scientifiques de l’Institut de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (INRAE) ont arpenté le vignoble du domaine de Gravezon. Dans les vignes familiales plantées juste avant la première Guerre mondiale, Cécile Marchal, directrice du conservatoire des cépages à l’INRAE, Jean Michel Boursiquot, professeur à Sup-Agro Montpellier, et Thierry Lacombe, ingénieur à l’INRAE de Montpellier ont recherché des cépages anciens et remarquables.
En période de pleine maturité, les souches ont dévoilé leurs identités sous les yeux experts des ampélographes qui ont passé les parcelles au peigne fin. Dans leurs investigations, les trois chercheurs ont répertorié une vingtaine de variétés différentes grâce aux dentelures, aux lobes, à la texture des feuilles et aussi aux grappes encore présentes.
Dans ces vignes du début du XXe siècle, tous les cépages sont mélangés et donnent un vin surprenant, fin et équilibré. Le Grand Noir de la Calmette, le Morrastel noir à jus blanc, l’Aramon noir et gris, le Rivairenc gris, la Clairette rose, le Gros Vert, la Perle de Csaba, ou le Carcajolo pour ne citer qu’eux côtoient les variétés plus conventionnelles. Pour le moins surpris par la grande diversité des cépages, le vigneron, Eric Paillès, et son père Rémy ont pris soin de repérer systématiquement les souches rares et en bonne santé pour pouvoir les multiplier par greffage et ainsi les transmettre aux générations futures. D’ailleurs, à plus de cent ans, certaines d’entre elles présentent encore une vigueur et une résistance aux maladies, à faire pâlir bon nombre de pépiniéristes… Des aptitudes qui pourrait bien être utiles à l’avenir pour s’adapter au réchauffement climatique et réduire l’utilisation de pesticides.
Correspondant Midi Libre : 06 82 15 62 78.
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