Nous sommes encore plus précoces qu’en 2020, avec 90 % des raisins vendangés dans le nord des Côtes-du-Rhône » indique ce 16 septembre Tristan Perchoc.
Consultant pour l’Institut Coopératif du Vin (ICV), il ajoute que dans le Sud, la fermentation de la majorité des vins blancs et rosés sont terminées. « Les syrahs sont également rentrées. Nous n’attendons plus que la pleine maturité des grenaches ».
Beaucoup de carignans et de mourvèdres ont été vendangés en même tant que la syrah. « Habituellement, c’est deux à trois semaines après. Cela a surpris tout le monde ». Tristan Perchoc pense que ces cépages habituellement tardifs ont bénéficié des pluies du mois d’août. « Elles ont notamment resynchronisés les maturités technologiques et phénoliques ». Surtout, beaucoup ont été plantés dans les années 80, notamment vers Châteauneuf-du-Pape. « Ils sont souvent bien enracinés, conduits en gobelet avec une meilleure surface foliaire. Ce mode de conduite a surement limité le stress hydrique et les blocages ».
Si l’ordre de vendanges des cépages a changé cette année, celui des terroirs aussi. « Les vignes de la zone habituellement précoce du Calavon n’ont reçu que 130 mm de pluie et ont finalement plus trainé que celles du Ventoux, plus arrosé ».
Selon Tristan Perchoc, les vendanges devraient prendre fin d’ici 2 à 3 semaines dans les secteurs les plus tardifs comme Beaumont-du-Ventoux.
L’état sanitaire reste globalement bon. « Chateauneuf-du-Pape, Beaumes-de-Venise et Vacqueras ont pris la grêle fin août, mais les vignes ont bien tenu ». Sans ce que soit la catastrophe, le consultant y aperçoit toutefois quelques foyers de cryptoblabès, « la pyrale ayant surement été attiré par le sucre libéré lors des chutes de grêlons ».
Le botrytis a également fait son apparition sur les parcelles les plus chargées, et Tristan Perchoc constate un peu plus d’aspergillus que les années passées. « Je ne l’explique pas vraiment, cela pourrait être lié au fait que les raisins de grenache destinés au rosé sont restés dehors un peu plus longtemps ».
En cave, tout se passe bien. « Les fermentations alcooliques sont même parfois trop rapides, nous essayons de les freiner pour bien extraire la couleur, très abondante cette année ».
Tristan Perchoc témoigne de très bons niveaux d’anthocyanes, similaires à ceux enregistrés lors du millésime 2017. « Les pluies d’août ont permis une bonne reprise de la photosynthèse et de la maturation ».


La qualité est au rendez-vous avec des aromatiques franches et riches. Les acidifications sont souvent de mise, avec des niveaux d’acide maliques très faibles, et des acides tartriques peu stables compte tenu des hautes teneurs en potassium. « Dans la partie nord du vignoble, nous nous posons la question de réaliser la malolactique sur les blancs pour préserver les équilibres acides et éviter d’alourdir les vins avec des notes beurrées ».
En rouge, beaucoup de fermentations malolactiques démarrent sous marc. « Nous recommandons des ensemencements avec des bactéries sélectionnées pour préserver les profils sensoriels ».
Seule ombre au tableau, le rendement. « Il est en baisse de 20 à 25 % par rapport à la moyenne des 10 dernières années dans les vignobles non irriguées, et de 30 à 40% dans ceux non arrosés et grêlés » estime le consultant.
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