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Château Cheval Blanc met en avant son « Cheval des Andes », cru issu des vignes de Mendoza, en Argentine. Il est présent depuis 2016 sur la place de Bordeaux
La générosité des vins argentins, accompagnée du savoir-faire et de la rigueur de Cheval Blanc. On pourra toujours arguer que la définition est réductrice, mais les faits restent. Château Cheval Blanc pèse aujourd’hui de tout son poids dans la promotion de Cheval des Andes, cru argentin, réalisé dans ses vignes de Mendoza, un domaine de 50 hectares situé sur les hauts plateaux, à 1 000 mètres d’altitude, adossé à la cordillère des Andes. Un assemblage de malbec et de cabernet sauvignon à parité presque parfaite, « avec 3 % de petit verdot ». Le prestigieux domaine saint-émilionnais a présenté cette semaine le millésime 2021 aux négociants de la place de Bordeaux. Le fruit de plus de vingt ans de travail sur l’identité d’un vin de garde, qui porte haut sa double nationalité.
Un verre de dégustation à la main, le directeur général de Cheval Blanc, Pierre-Olivier Clouet, et le responsable de Cheval des Andes, Gérald Gabillet, passé par Beauregard et Angélus, déroulent le fil de l’histoire. La prise de participation de Cheval Blanc dans Terrazas de Los Andes en 1999, la création d’une marque Cheval des Andes dans la foulée, la transition vers un cru à l’aube des années 2010, « un vin argentin avec la vision technique, les convictions et la philosophie de Cheval Blanc ». « C’est un véritable partenariat, décrypte Pierre-Olivier Clouet. Une relation entre un terroir, un climat et un cépage argentin. »
Les deux hommes racontent un terroir « très singulier », au milieu d’un plateau désertique, « irrigué de façon historique par la fonte des neiges de la cordillère ». « Mendoza, c’est 200 mm de pluie annuels, c’est insuffisant. Les Incas avaient organisé cette irrigation, qui est très noble, la fonte des neiges étant canalisée et retenue dans de grands lacs en altitude. C’est cette eau qui est utilisée pour irriguer cette oasis qu’est Mendoza. » Un terroir « aride et solaire », qui accueille notamment des rangs de malbec, le cépage argentin par excellence. « Mais aussi un cépage bordelais, historiquement implanté, chassé par le phylloxéra. »
« Il y a un regard très singulier sur ce cru, qui a toute l’intensité, la générosité, l’aspect spectaculaire et puissant des vins argentins et le classicisme de Cheval Blanc, détaille Pierre-Olivier Clouet. La précision derrière chaque décision viticole, le choix du matériel végétal, du mode de taille, du projet d’agroforesterie et de couverts végétaux. De même que les ramassages très précoces pour gagner de la tension, de la fraîcheur, de l’acidité, ainsi que le travail de sélection parcellaire, le travail d’assemblage. Une clef de lecture très bordelaise d’un terroir argentin. La rencontre de ces deux cultures est très enrichissante pour nous. »
Le temps, ici, est un investissement. « Nous avons identifié un terroir. Nous savons pris le temps de comprendre comment cela fonctionne. Nous avons expérimenté dans notre coin quelques années. Ce vin a enfin, depuis quelques années, la qualité nécessaire des grands terroirs, c’est une identité. Ce vin a une personnalité stable, millésime après millésime, même si chacun d’entre eux a sa propre typicité. »
Le millésime 2021 représente pour les deux hommes « une sorte d’aboutissement » du travail mis en place. « C’est le plus Cheval Blanc des Cheval des Andes ». Un vin de garde, frais et élégant, racé « à la colonne vertébrale solide », qui a trouvé sa place auprès des consommateurs argentins, peu habitués à l’effet millésime dans la production locale, mais aussi chez les clients européens. « Nous sommes des immenses défenseurs de Bordeaux, conclut Pierre-Olivier Clouet. On vit et on respire les vins de Bordeaux. Mais nous voulons montrer qu’il y a des grands vins partout dans le monde. »
Cheval des Andes. Compter 90 à 100 euros la bouteille.
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